La maison Stehlin et l'ancien moulin

La maison Stehlin et les vestiges de l'ancien moulin, lieu du drame de la libération

Maison à colombages et vestiges du moulin

Dans cette rue Herbrig (Herrenweg) chemin des nobles, il reste encore quelques maisons à colombages qui ont survécu à la Première Guerre mondiale.

Le colombage est une technique de construction qui a été développée au Moyen-Âge. Les prémices de cette technique remontent à l’antiquité romaine.

Le moulin de Bisel était situé à 1 km au Sud de la commune entre Mooslargue (Niederlarg) et Seppois-le-Haut, sur un canal de dérivation du Grumbach.

En 1698, le noble Peter Ludwig von Roll acheta le moulin appartenant à l’Evêché de Bâle. Ce moulin cité sur le plan de finage de 1760,  était composé d’une double roue, une pour le blé et l’autre pour l’huile. D’après le plan de 1830, il comprenait 5 bâtiments.

Différents meuniers se sont succédés et vers 1880, Fortuné Peter et son épouse Eugénie Salomon de Bisel, rachetèrent tous les biens de la famille Ress.

Le 10 janvier 1893, le bâtiment principal s’enflamma après une surchauffe causée par le four de la cuisine, détruisant la maison d’habitation et ne laissant que la grange. 

Après l'incendie du moulin, la famille Peter démonta la grange restante pour la

reconstruire rue Herbrig ; ils rajoutèrent une maison démontée à Ligsdorf ;

c’est l’actelle maison Peter-Stehlin . Sur la poutre principale de la grange on peut lire l’année de mariage « Ress Joseph 1877 Maria Anna Meister ».

Le drame lors de la libération de Bisel le 19.11.1945

Le dimanche 19 novembre1944, dès 9 h du matin, l’armée française lança l’offensive et vers 13h, les soldats du R.I.C.M avaient réussi à libérer Seppois-le-Bas.

A Bisel, les fidèles qui assistaient à la messe constatèrent qu’une bataille se livrait à Seppois. Le curé Wendling Léon, inquiet, rassura les fidèles et conseilla à la population de se protéger dans les caves.

Vers 15h, avant d’arriver à Bisel, les chars des deux pelotons de Loisy et Cossevin pilonnèrent sur les positions allemandes, sans causer de dégâts au village. Les soldats allemands postés à l’entrée de la commune prirent rapidement la fuite, abandonnant le matériel militaire. Dès les premiers tirs, la population se retrancha dans les caves.

A15h00 précises, arriva à l’entrée du village, un peloton de Scout-Cars et une section portée du R.I.C.M qui suivait les chars. Les soldats de la section portée continuèrent à pied et progressèrent dans la rue Herbrig fouillant ainsi toutes les caves à la recherche de soldats allemands.

Le Lieutenant français de tête, qui progressait a découvert dans la rue Herbrig après le presbytère, fut surpris par un tir de fusil d’un soldat allemand posté à la mairie. Après la neutralisation du groupe d’observateurs à la mairie, l’avancée dans la rue Herbrig continua.

Les anciens attendaient avec impatience l’arrivée des Français. Cependant, ce jour- là, un horrible drame survint. En effet, Joseph Wira-Gerber, fin patriote, ne pouvait plus attendre ; caché derrière les volets du salon, il s’empressa de jeter un œil ; un soldat français qui progressait dans la rue Herbrig, croyant avoir affaire à un soldat guetteur allemand, lui logea une balle en pleine tête le tuant sur le coup. Il fut la première victime civile de la libération de l’Alsace.

Date de dernière mise à jour : 09/04/2023